Cet été l’EFHC vous propose de découvrir le passé ferroviaire de Bédarieux et alentours à travers des photographies anciennes exposées en gare de Bédarieux entre le 28 juillet 2022 et le 10 septembre 2022.
Programme
- Les origines de la ligne
- La course vers Paris
- La « Gare Neuve »
- Nouvelles branches de l’Étoile
- Une gare très active
- En marche vers le progrès
- Gueules noires, gueules rouges
1. Les origines de la ligne Graissessac-Béziers
La création de la ligne
En 1853, l’idée de faciliter le transport du charbon du bassin de Graissessac, qui se faisait alors à dos de mulet, se concrétise : sous l’impulsion de Napoléon III des financiers proches de l’Empereur créent la « Compagnie du chemin de fer de Graissessac à Béziers ».
La ligne est construite en cinq ans par 4000 ouvriers, malgré de nombreuses difficultés. Dès 1858, six locomotives de type 021 et 030 permettent d’acheminer le charbon de Graissessac au Canal du Midi en quatre heures au lieu de quatre jours auparavant. Le transport des voyageurs, commence dès 1859.
La ligne comporte de nombreux ouvrages d’art dont deux grands viaducs à la Tour-sur-Orb et à Bédarieux et un tunnel de 1861 m de long.
La gare vieille
La première gare de Bédarieux construite en bois à l’extrémité du grand viaduc, n’est pas adaptée à une évolution du trafic avec la création de la transversale Montpellier-Castres. Elle reste dans les mémoires sous le nom de « gare vieille ».
En 1872, le Maire de Bédarieux disait d’elle :« Pour une ville commerciale et manufacturière aussi importante que Bédarieux et pour un mouvement de 60 000 voyageurs, le bâtiment en planches auquel on se plaît de donner le nom de gare est insuffisant avec une unique salle d’attente de 4,75 mètres de longueur par 2,90 mètres de largeur, ouverte aux quatre vents du ciel … ».
Le bassin de Graissessac
Au début du XIXe siècle, l’exploitation du charbon devient une véritable industrie. Le bassin de Graissessac est riche d’un anthracite de bonne qualité ; il est exploité par M. Giral, propriétaire de la verrerie d’Hérépian.
Sur cette vue, on aperçoit, de gauche à droite :
– le « Château » avec sa tour, construit en 1865 pour abriter les bureaux de la compagnie minière,
– les ateliers de la mine,
– le faisceau de voies de la gare et les wagons en cours de chargement,
– en arrière-plan à flanc de colline, le puits Kühnholtz, foncé[1] entre 1883 et 1886.
[1] Signifie creusé, en parlant de puits de mine
Viaduc de la Tour-sur-Orb vers 1900
Ce viaduc réalisé vers 1856 comporte sept arches en maçonnerie, pour une longueur de 142 m et une hauteur d’environ 35 m. Le four à chaux, construit à proximité pour fournir la chaux nécessaire aux travaux, est inscrit au titre des Monuments historiques depuis mars 2010.
Ce viaduc n’est plus utilisé et la voie a été déposée. On y fait de temps en temps du saut à l’élastique.
Grand viaduc et première gare de Bédarieux en 1873
Cette photo, prise en 1873, est la plus ancienne connue du grand viaduc de Bédarieux et la seule où figure la première gare de Bédarieux.Construit entre 1854 et 1857, c’est un monument emblématique de la ville.
La construction du grand viaduc commença fin 1854 et se termina fin juillet 1856, soit à peine 20 mois pour un ouvrage qu’on qualifia de cyclopéen : 713 m de longueur, 35 arches de 15 mètres d’ouverture et 2 arches de 16,50 mètres, arche centrale haute de 20,50 mètres, volume total d’environ 20 000 m3. Tout cela avec des transports par chevaux et des grues en bois actionnée également par des chevaux et, comme déjà dit, en dépit des faillites, inondations, épidémies de choléra. Cette rapidité d’exécution s’explique par le nombre d’ouvriers qui travaillaient sur la ligne, environ 4000.
Pour minimiser les pertes de temps dues aux transports, des carrières de pierre furent ouvertes à proximité du chantier et au moins deux fours à chaux furent utilisés : celui du Figaret, très proche du viaduc, et celui de La Tour-sur-Orb.
Site de la Gare Vieille après 1884 et avant 1901
Cette photo non datée est postérieure à 1884 (fermeture de la Gare Vieille au trafic voyageurs) et antérieure à 1901 (construction de la « gare des bauxites »).
Après 1884, le tronçon du grand viaduc continua à être utilisé pour les trains de de charbon en provenance de Graissessac car le dénivelé du tronçon de la nouvelle gare était trop important. Le bâtiment blanc de la photo semble être une remise pour l’entretien du matériel. En 1901, il sera incorporé au bâtiment de la « gare des bauxites ».
Première locomotive du Graissessac-Béziers – 1858
La locomotive n° 1502 de la Compagnie du Midi est la première locomotive affectée à la ligne de Graissessac à Béziers. Elle a été retirée du service dans les années 1890.
En 1856, la compagne du chemin de fer de Graissessac à Béziers fait construire six locomotives pour assurer le transport du charbon sur la ligne nouvellement construite. Les n° 1 «et 3, de type 210, sont baptisées « L’Orb » et « L’Hérault ». Les n° 2, 4, 5 et 6, de type 030 », sont baptisées « Le Libron », « Le Languedoc », « Le Paul Riquet et « Le Saint Nazaire ».
2. La course vers Paris
La Compagnie du Midi *
En 1865, la Compagnie du chemin de fer de Graissessac à Béziers, mise en faillite, est rachetée par la Compagnie du Midi. Cette dernière étend son réseau et souhaite créer une relation directe entre Montpellier et Rodez, puis Paris.
A partir de la Tour-sur-Orb, la compagnie développe son réseau en direction de Millau avec la gare du Bousquet-d’Orb construite en 1872. Cette gare dessert la mine de charbon et la verrerie.
Puis la ligne est prolongée jusqu’à Millau qui est atteint en 1874. Elle passe par le viaduc de l’Usclade et la gare desservant Roqueredonde et Ceilhes-et-Rocozels.
- Le titre exact est « Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne ». Nous utiliserons par la suite le nom usuel « Compagnie du Midi » ou simplement « La Compagnie ».
La gare et la mine du Bousquet-d’Orb au début du XXème siècle
Sur cette photo, les voies de chemin de fer et la gare figurent au premier plan. Au second plan, on aperçoit de gauche à droite le cimetière, les bâtiments de la cité des Cantines, le plan incliné et les fours à coke ; en arrière-plan, les vignes en terrasses et les bois.
Verrerie du Bousquet d’Orb vers 1900
En 1784, l’abbé Martel, concessionnaire d’une mine de charbon au Bousquet de Grajau, obtient du roi l’autorisation d’ouvrir une verrerie qui obtient le titre de royale en 1789. Un siècle plus tard, après plusieurs changements de propriétaire, elle est mise en liquidation et rachetée par M. Simon, directeur des mines de Graissessac. Celui-ci l’agrandit et porte son personnel à 120 personnes. La propriété passe ensuite aux verreries de Carmaux en 1902, puis à Saint-Gobain en 1948. La verrerie ferme définitivement en 1955 et les bâtiments sont démolis.
Viaduc de l’Usclade – 1874
Le viaduc de l’Usclade, construit entre 1870 et 1874, est long de 128 m avec une hauteur sous poutre de 33 m. Il est, à sa construction, l’un des viaducs métalliques les plus importants de France.
Accident des Cabrils le 28 août 1904
Le dimanche 28 août 1904, entre la sortie du tunnel des Cabrils et le viaduc de l’Usclade au droit du passage à niveau sur la D138, un train en provenance de Saint-Affrique et transportant 400 à 500 vendangeurs à destination de Bédarieux entre en collision avec une locomotive en provenance du Bousquet d’Orb. L’accident, très spectaculaire, fera quatre victimes : les deux mécaniciens (Auber et Rey) et les deux chauffeurs (Bouniol et Vidal) ainsi que plusieurs blessés.
Diligence en correspondance à Ceilhes-Roqueredonde en 1906
La gare de Ceilhes-Roqueredonde est située au lieu-dit « le Mas Neuf » entre les communes de Ceilhes-et-Rocozels à 4 km et Roqueredonde à 6 km.
Au début du siècle dernier, un service de diligences assure les correspondances avec les trains pour desservir les deux communes.
Les gares des Cabrils et de Ceilhes-Roqueredonde sont situées toute les deux sur la commune de Roqueredonde (210 habitants en 2019), ce qui fait de cette dernière la plus petite commune de France disposant de deux gares.
3. La « Gare Neuve »
La nouvelle gare »
En 1884, la Compagnie du Midi construit dans la plaine de Nissergues une nouvelle gare adaptée au trafic, dans la perspective de futurs développements.
Cette gare de grandes dimensions dispose de cinq voies pour voyageurs et de plusieurs autres voies pour les marchandises. Le trafic est très important avec plus de 100.000 voyageurs dès la première année d’exploitation de la gare.
Pour le confort des voyageurs, la compagnie construit en 1903 une halle metallique sur le modèle de la marquise de Bordeaux Saint-Jean.
La pompe qui décore le giratoire de la route de Béziers provient du château-d’eau construit avant 1900 qui se trouvait à l’extrémité nord du premier quai de la gare.
Gare de Bédarieux vers 1900
Cette vue de la gare de Bédarieux est une photographie « posée » comme l’exigeait la faible sensibilité des pellicules de l’époque. Exceptés les deux femmes assises et le jeune garçon sous l’horloge, tous les agents de la Compagnie portent un habillement et une casquette conformes à leur grade.
Remarquez, de gauche à droite, le beau réverbère Arts Déco, la cheminée probablement de l’usine à gaz, le réservoir d’eau et le cheminot grimpé sur la voiture de 3ème classe portant le panneau « Direction de Castres ».
Devant la gare de Bédarieux vers 1900
La gare de Bédarieux est éloignée du centre-ville, c’est certainement pour cette raison qu’un omnibus hippomobile attend la sortie des voyageurs.
On distingue à droite une des premières automobiles avec sa passagère tenant une ombrelle.
Arrivée des vendangeurs vers 1900
Lorsqu’arrive le temps de vendanges, des cohortes de vendangeurs « descendent » du Massif Central vers la plaine viticole.
Le Petit Méridional du 5 septembre 1892 écrit : « Les wagons à bestiaux sont bondés de vendangeurs … obligés de se tenir debout. À cause de l’abondance des colis à transborder … les trains sont toujours en retard, occasionnant aux voyageurs des dépenses supplémentaires. »
Départ pour Béziers vers 1900
La locomotive du type 230 Midi n°1403 construite au Creusot en 1899 est arrêtée à Bédarieux, en tête d’un train en provenance de Millau.
Gare de Bédarieux vers 1902
Cette photographie a probablement été prise depuis la nacelle d’un ballon. On aperçoit sur les quais les supports en bois qui serviront pour la construction de la marquise (voir photo suivante).
Construction de la marquise de la gare en 1903
Pour le confort des voyageurs en transit, la Compagnie du Midi décide en 1903 de la construction d’un hall métallique sur le modèle de celui de la gare Saint-Jean de Bordeaux. Cette « marquise » est assemblée en six mois par la société Daydé et Pillé à partir d’éléments métalliques fabriqués en usine. En dépit des conditions de travail acrobatiques, on ne déplore qu’un seul accident sans gravité. La mise en peinture et le vitrage sont confiés à des entreprises de Bédarieux.
Nouvelles branches de l’Étoile
En 1877, Bédarieux est relié à Montpellier via Faugères et Paulhan.
En 1889, les villes de Lamalou-les-Bains, Saint-Pons, Castres et Montauban sont desservies. L’année suivante, un train direct principalement destiné aux curistes relie Paris à Lamalou-les-Bains.
En 1924, La ligne de Graissessac est prolongée jusqu’à Plaisance-Andabre via Saint-Gervais-sur-Mare. L’étoile ferroviaire est alors à son apogée et la gare de Bédarieux en est le centre..
Aujourd’hui, la Voie Verte « Passa Païs », réalisée à la place du tronçon de Mazamet à Bédarieux, offre 75 km de piste aux cyclistes et aux randonneurs. Les tronçons de voies ferrées démontées en pointillés sur la gare peuvent être parcourus à pied excepté certains passages malheureusement condamnés soit pour des raisons de sécurité (grand viaduc de Bédarieux), soit parce qu’ils ont été privatisés (viaduc de Vèbre, gare de Camplong).
Nissergues et dépôt de locomotives Dès sa mise en exploitation, la gare de Bédarieux sert de dépôt pour la ligne Béziers-Neussargues. Elle dispose pour cela d’une rotonde et d’un atelier de réparation que l’on voit sur cette photographie. Plusieurs employés de la compagnie habitent le hameau de Nissergues tout proche
Viaduc de Lamalou-les-Bains
Ce viaduc, appelé aussi Pont Carrel, est un pont en arc plein cintre qui permet de franchir le tristement célèbre Bitoulet[1]. La direction de Bédarieux est à droite et la gare de Lamalou-les-Bains est à 500 m sur la gauche.
Nota : l’impression qu’il s’agit de deux ponts superposés est une illusion d’optique.
[1] En septembre 2014, une soudaine crue de ce petit affluent de l’Orb entraîna le décès de quatre personnes qui séjournaient au camping municipal de Lamalou-les-Bains.
Gare de Lamalou-les-Bains
La gare de Lamalou-les-Bains a été ouverte aux voyageurs en 1889 quand la ligne Montauban – Castres – Bédarieux a été achevée. Avant cette date, les voyageurs arrivaient à Bédarieux où des calèches ou des omnibus hippomobiles les attendaient.
On peut lire dans le supplément de juin 1890 du journal « Le Temps », que « les compagnies du PLM et du Midi mettent en service un train direct entre Paris et Lamalou via Clermont-Ferrand, Arvant et Bédarieux. Ce train composé de voitures 1ère, 2ème et 3ème classe fait le trajet en moins de 20 heures. »
Gare de Saint-Gervais-sur-Mare
La gare de Saint-Gervais-sur-Mare fut mise en service en 1925 en même temps que le prolongement jusqu’à Plaisance de la ligne de Graissessac.
Cette gare fonctionna trente ans car la circulation des trains voyageurs a cessé en 1954 et le service marchandises en 1959.
Gare de Faugères
La gare de Faugères a été mise en service en 1858 avec l’ouverture de la ligne de Graissessac à Béziers.
Avant l’ouverture de la nouvelle gare de Bédarieux en 1884, les trains en provenance de Montpellier s’arrêtent à Faugères où se font les correspondances pour Bédarieux par voitures à cheval. Cette situation était due à l’exiguïté de la première gare de Bédarieux.
Une gare très active
Une gare très active
Le début du XXème siècle est une période très favorable au développement du trafic ferroviaire. L’automobile ne lui fait pas encore concurrence, en particulier pour le transport du fret.
Ainsi, dans l’année 1911, la gare voit passer 160.000 voyageurs et 134.000 tonnes de marchandises. Pour assurer cet important trafic, la Compagnie du Midi emploie jusqu’à 200 cheminots.
Les voyageurs en transit disposent de nombreuses commodités avec des véhicules automoteurs et hippomobiles chargés de la correspondance vers les villages voisins.
Rotonde de Nissergues
Au coeur de l’étoile ferroviaire, la gare de Bédarieux dispose de moyens pour le garage et l’entretien des locomotives.
Au temps des locomotives à vapeur, les dépôts sont en forme de rotonde avec une plaque tournante au centre.
Jusqu’à l’arrivée des célèbres 141R américaines en 1947, chaque locomotive a son équipe attitrée composée d’un mécanicien et d’un chauffeur. Les machines sont disposées en rayons autour d’une plaque tournante, ce qui permet de sortir une machine sans gêner les autres
Les locomotives à vapeur ont un seul sens de marche ; la plaque tournante permet d’inverser leur direction.
Personnel en grève
Le 26 avril 1920, une grève générale des cheminots est déclenchée pour demander l’application intégrale de la loi de huit heures, la nationalisation, la réintégration des révoqués et la reconnaissance du droit syndical. En s’étendant aux mineurs, dockers et marins, elle prendra le nom de « grève du cartel » et durera jusqu’au 29 mai, après que le gouvernement eut déposé un projet de réorganisation des chemins de fer. Cette photographie montre l’importance du personnel de la gare et sa motivation.
Trafic marchandises
Cette photographie montre l’importance du trafic de la gare, après 1932 car les lignes sont électrifiées. On compte 5 ou 6 voies de garage sur lesquelles stationnent des wagons de marchandises ouverts ou fermés, des wagons-citernes et des wagons-foudres.
Remarquez les cheminées d’usines toujours actives et les réservoirs d’eau encore en place.
Sous la marquise
En 1912, la gare est en pleine activité. La présence de la marquise surplombant les voies a permis l’installation d’un kiosque à journaux et d’un débit de tabac sur le premier quai.
La belle voyageuse
Chapeau cloche, jupe et cheveux courts sur fond de dépôt ; Bédarieux est à la mode.
Sur cette photographie, précisément datée du 14 août 1925, sont visibles le dépôt de Nissergues, plusieurs panneaux de signalisation, un train de marchandise en stationnement une grue hydraulique de type Midi et un agent de la gare.
Kiosque à journaux vers 1935
Le nombre important de voyageurs transitant par Bédarieux justifia pendant au moins 30 ans un kiosque à journaux et un débit de tabac. Ils sont visibles sur la photo « sous la marquise – 1912 »
En marche vers le progrès
En marche vers le progrès
Après la première guerre mondiale et jusqu’à la fusion dans la SNCF en 1938, la Compagnie du Midi continue d’investir dans le matériel roulant : locomotives à vapeur plus puissantes, puis locomotives électriques à partir de 1932, engins de manutention, etc. Remarquez la présence de personnel féminin et comme les unes et les autres sont fiers de leurs machines. La Compagnie investit aussi dans les installations : en 1930, la ligne est électrifiée entre Béziers et Neussargues. Dix-huit voies sont ouvertes à la gare, une des premières en France à être équipée d’un poste d’aiguillage hydrodynamique.
Tracteur pousse-wagons en gare de Bédarieux
Il s’agit d’un tracteur pousse wagon BAUCHE utilisé dans de nombreuses gares pour manœuvrer les wagons. Il est conduit par une cheminote.
Électrification de la gare de Bédarieux
La ligne des Causses est électrifiée en 1931 entre Béziers et Séverac-le-Château ,puis en 1932 jusqu’à Neussargues.
Sur la photo, on peut constater que les règles de sécurité du personnel de l’époque n’étaient pas aussi sévères qu’aujourd’hui.
On peut également remarquer l’aiguillage à 5 directions et le jeu de leviers pour son fonctionnement.
Locomotive en tête du train pour Paris
En 1935, les locomotives électriques sont moins puissantes que les locomotives à vapeur. C’est pour cette raison que le train express pour Paris est tracté par une locomotive de type 240T de la série 4500.
Locomotive électrique
Les premières locomotives électriques de la ligne sont les machines de type BB de la série E 4100 dites BB Midi. Leurs caractéristiques techniques leur permettent à l’époque d’assurer les trains omnibus et marchandise, mais pas l’express pour Paris qui est toujours tracté pat les locomotives à vapeur plus puissantes.
Le surveillant de dépôt Moulin et « ses » locomotives
Trois photos prises probablement le même jour vers 1935. Le surveillant de dépôt Moulin pose sur la locomotive électrique BB 4183 et devants les locomotives à vapeur de type 240T n° 4506 et 4513.
Gueules noires, gueules rouges
Gueules noires, gueules rouges
Premier Téléphérique de l’Arboussas
En 1901 débute l’extraction de la bauxite à Bédarieux. Un transporteur aérien est installé entre la carrière de l’Arboussas et la « gare des bauxites », sur le site de la Gare Vieille, où sont chargés les wagons.
Ce téléphérique, dont les pylônes et les gares de chargement et déchargement sont en bois, fonctionnera jusqu’en 1914 puis sera détruit.
Sur la photo de la gare d’arrivée des bauxites, à droite de l’arrivée du téléphérique, on reconnait le bâtiment blanc de la photo « Site de la Gare Vieille après 1884 et avant 1901.
Grand viaduc de Bédarieux
Sur cette photo, prise vers 1910, on aperçoit à l’extrémité du viaduc un train en stationnement et la « gare des bauxites » qui fonctionna da 1901 à 1914. Il n’en reste aucune trace aujourd’hui.
Grand viaduc de Bédarieux
Dans les années 1960, le grand viaduc et le site de la « Gare Vieille » ont été électrifiés pour éviter aux trains de bauxite un changement de locomotive en gare de Bédarieux.Sur la photo, prise vers 1985, montre les poteaux caténaires du viaduc. La trémie de chargement de la bauxite est visible à l’extrémité du viaduc.
Train de bauxite sur le grand viaduc
Train de bauxite en cours de manœuvre sur le grand viaduc avec une locomotive Baldwin en tête.
Au lendemain de la guerre et en même temps qu’elle commande 1340 locomotives à vapeur 141 R à l’industrie américaine, la SNCF passe également commande pour 100 locomotives diesels Baldwin de type A1AA1A qui sont livrées à la France à partir de 1947. Ces machines sont immatriculées 040-DA-1 à 040-DA-100. Plusieurs d’entre elles sont affectées au dépôt de Béziers pour le transport de la bauxite extraite à Bédarieux. Il est intéressant de noter que la 040-DA-8 de la photo est une des premières machines livrées, ce qui montre l’importance de la bauxite de Bédarieux dans l’économie de l’époque.En 1957, tous les engins de la série sont envoyés en région parisienne pour la desserte de la Grande Ceinture. Ce sont les célèbres yaya de la série 62001 à 62100.
Deuxième téléphérique de l’Arboussas
En 1943, Bédarieux est occupé par les troupes allemandes. Pour les besoins de son économie de guerre, l’occupant reconstruit le téléphérique de l’Arboussas avec une gare de départ en béton, des pylônes métalliques et une trémie de chargement des wagons. Ce téléphérique fonctionnera jusqu’en 1973.
Après la guerre, la bauxite est acheminée par trains de Bédarieux à Salindres, dans le Gard, où en est extraite l’alumine qui est ensuite transformée en aluminium dans les usines des Alpes.
Le téléphérique est détruit après 1973 ; Il n’en reste que la structure en béton de la gare de départ et quelques supports des pylônes. Il n’y a plus de trace sur le site de la Gare Vieille.